mercredi 2 avril 2008

AZEM Ouali



Profession : Ouvrier électricien
Groupe politique : Unité de la République
Circonscription d'élection : Algérie, Tizi-Ouzou (6ème circonscription)Date de début de mandat : 30.11.1958
Date de fin de mandat : 03.07.1962 (fin de mandat des députés des départements algériens)




Azem Ouali est né le 3 mars 1913 à Agouni Gueghrane, dans une zone montagneuse de la Grande Kabylie à 45 kilomètres au sud de Tizi Ouzou, dans une humble et vieille famille kabyle jouissant d’une certaine influence dans la région. Il obtient son certificat d’études primaires mais, encore tout jeune, doit faire face à des charges familiales très lourdes (il a quatre frères et deux sœurs). En 1936, il part en métropole et occupe un emploi d’électricien à Longwy. Il y est rejoint en 1937 par son frère Azem Slimane, son cadet de cinq ans qui acquerra la notoriété en tant qu’auteur, compositeur et interprète de chants kabyles (il sera « Disque d’or » de la firme Pathé-Marconi en 1970). Pendant l’occupation, tous deux sont requis par le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire). Libéré par l’armée américaine, Azem Ouali retourne en Kabylie. Elu conseiller municipal en 1953 à Agouni Gueghrane, il est désigné comme maire de cette commune en 1957, puis comme membre de la Commission Administrative du département de la Grande Kabylie. Il intervient en faveur de son frère inquiété pour une de ses chansons (« Criquet, sors de ma terre.. » et le fait revenir de métropole en Kabylie en 1958. Le 10 février 1958, en présence de Robert Lacoste, ministre- résident de l’Algérie, il est porté à la présidence des maires de Kabylie. Au cours de cette cérémonie, il affirme son attachement à la France et son désir de rester français. Malgré les menaces de mort du FLN contre lui et sa famille, il entend oeuvrer pour le rapprochement des communautés kabyle, arabe et européenne.
Après le 13 mai 1958, il devient Vice-Président du Comité de Salut Public de l’Algérie et du Sahara dont les deux co-présidents sont le docteur Sid Cara et le général Massu.
Aux élections législatives qui envoient 67 députés d’Algérie à l’Assemblée Nationale (46 musulmans et 21 européens), il est élu député de la circonscription de Tizi Ouzou, sur une liste intitulée « Pour le renouveau d’une grande France », en compagnie de MM Henri Colonna, Ali Saadi, Ahcène Oualalen et Sadok Khorsi. Il appartient tout d’abord au groupe parlementaire provisoire « Formation Administrative des Elus d’Algérie et du Sahara ». Il rejoint ensuite le groupe parlementaire « Unité de la République » qui regroupe les députés d’Algérie et de métropole essentiellement attachés au maintien de l’Algérie dans la République. Le 9 novembre 1961, il vote « l’amendement Salan » et le 11 mai 1962, il intervient à la tribune pour stigmatiser les mesures prises par le gouvernement pour empêcher, avant l’indépendance, le départ d’Algérie des Musulmans dont la vie est en danger du fait du FLN. Entre temps, Azem Ouali est la cheville ouvrière de la réalisation d’un « Livre blanc » sur la fusillade meurtrière du 26 mars 1962 qui vit 82 manifestants tués rue d’Isly à Alger par un régiment de l’armée française.
Après l’indépendance de l’Algérie, le 4 juillet 1962, son mandat de député est supprimé comme celui de ses collègues d’Algérie. Ayant quitté sa Kabylie natale qu’il ne reverra plus, il s’installe dans le Quercy où il se fait agriculteur pour nourrir sa nombreuse famille. Il y fonde un Comité de Défense des Agriculteurs Rapatriés. Jusqu’à la fin de sa vie, il est fidèle à sa communauté d’origine et à ses compatriotes pieds noirs ce qui le pousse à accepter la responsabilité de la présidence du Cercle Algérianiste de Montauban.
Chevalier de la légion d’honneur, Officier de l’Ordre du Mérite National, titulaire de la croix de la valeur militaire avec étoile d’argent, Azem Ouali est décédé en septembre 2002.


Cité par la défense de Raoul Salan lors de son procès en mai 1962, Azem Ouali, condamné à mort par le FLN, dont la protection par la Préfecture de Police n’est plus assurée depuis peu, écrit au président du tribunal pour indiquer que, dans ces conditions, il ne peut venir témoigner. Il écrit cependant à propos de l’Algérie : «… Le gouvernement a changé de cap. Le général Salan n’a pas admis cet abandon, et c’est pourquoi il se trouve devant vous… »

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